• Qu'on lui coupe la tête !

    Je n'aime plus le cinéma de Tim Burton depuis fort longtemps. Mais là, je dois dire que j'ai particulièrement souffert. & pour illustrer l'étude, peut-être me laisserai-je tenter par un petit extrait de l'excellent dessin animé de l'ami Walt (excellent si j'appréciais les films d'animation, s'entend). Mais une chose est sûre : je n'oserai jamais partager avec quiconque l'horreur qu'a commise Tim Burton.

     J'y ai cru dix minutes. Et puis nous sommes arrivés au pays des merveilles, & là, patatras. Je n'ai pu qu'assister, impuissante, à la démolition d'un mythe à grands coups d'images de synthèse moches, d'esthétique toc & de cabotinages insupportables de l'horripilant Johnny Depp. Le tout enrobé dans une quantité étouffante de bons sentiments niaiseux, de phrases philosophico-mon-cucul du genre "c'est moi qui décide du chemin que je suis" & de symboliques légères de deux tonnes (la chenille qui devient papillon en parallèle de l'héroïne qui devient une femme, au secours ! N'en jetez plus !). Au milieu de toute cette bouillie, c'est à peine si Helena Bonham Carter nous réveille en voisant ses « off with her head ! » 

     & surtout, Burton a commis le péché suprême, impardonnable : il a introduit le cliché grossier d'une héroïc-fantasy de bas étage dans l'univers délicieusement absurde créé par l'overdose de logique de Lewis Carroll. Le poème-comptine devient scénario, & le résultat est une catastrophe en trois dimensions (on se demande bien d'ailleurs pourquoi le film fut visible en salle en 3D ... Cet aspect technique n'est absolument pas exploité & n'apporte vraiment rien de rien).

     Pourtant, un instant, on se prend à imaginer ce que ça aurait pu être. Utopie bien éphémère : Alice revoit son passé, son pays des merveilles originel, & mon Dieu qu'on a envie d'y rester tellement ça a l'air bien ! Hélas ... On revient bien vite dans le présent, avec ses monstres, ses épées magiques, ses batailles pseudo-épiques & ses tics burtonniens : vieux moulin à vent carbonisé, branches tordues & spiralées ... Laissez-moi rire, même la tête du chat du Cheshire qui apparaît dans le ciel fait furieusement penser au "Bat-Signal", c'est dire.

     Bref : (re)lisez le livre, (re)voyez le dessin animé à la rigueur si vous êtes friants des films d'animation, & vous aussi, exigez que la reine rouge demande à ce qu'on coupe la tête de Tim.


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